Ligue internationale du droit des femmes

"Rapport sur la refondation de la politique d’intégration : vont-ils oser ?" (LDIF, 13 déc. 13)

16 décembre 2013

"Rapport sur la refondation de la politique d’intégration : vont-ils oser ?

Le premier Ministre « salue la grande qualité » du rapport, mais comment peut-il accepter sans broncher des conclusions remettant en question des acquis de bon sens, notamment l’interdiction des signes religieux à l’école, au moment même où la pression à l’encontre du droit des femmes au nom des religions s’accentue :

  • aux Nations-Unies : une coalition hétéroclite menée par le Vatican, la Russie et les pays islamistes, a fait supprimer un paragraphe relatif à l’obligation des États de « condamner avec force toute forme de violence à l’égard des femmes et des femmes défenseures des droits humains, et à s’abstenir d’invoquer les coutumes, les traditions ou la religion pour se soustraire à ces obligations » (Cf. première résolution sur la protection des femmes défenseures des droits humains, 27 novembre 2013)
  • au Parlement Européen : sous la pression massive des lobbyistes catholiques, les euro-députés viennent de rejeter le rapport Estrela sur les droits sexuels et reproductifs, alors même que ce rapport avait été approuvé en Commission.
  • devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme : une requérante française, voilée intégrale, voit sa plainte contre la France pour avoir promulgué une loi interdisant la dissimulation du visage, soutenue par des ONG (Liberty, Amnesty International, Open Society Justice Initiative) et le Ghent University Human Right Center.
  • en Grande Bretagne : des Universités ont accepté le principe de la ségrégation entre les sexes pour répondre à des exigences religieuses, provoquant des manifestations indignées.

Ceci démontre l’importance de poser des limites à l’interférence des religions dans la vie civile, au nom des valeurs républicaines d’égalité hommes femmes.

Il ne s’agit pas seulement d’une vision française, et isolée, de l’organisation de la société dans un esprit laïque, mais bien aussi d’un constat posé par des juristes internationaux :

« La religion continue de jouer un rôle important dans la vie de nombreuses femmes européennes (…) Cette influence est rarement inoffensive : les droits des femmes sont souvent restreints ou bafoués au nom de la religion » (cf. résolution 1464 de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, 2005 ).

Déjà en 2002, Abdelfattah Amor, rapporteur spécial de la Commission des Droits de l’Homme des Nations-Unies soulignait que « la compatibilité entre certains droits individuels, dont la liberté de pratiquer une religion, un culte ou un rite, et les droits fondamentaux de la femme en tant que droits universels, pose, en effet, un problème essentiel ».

Tout était dit."

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