Revue de presse

"Marseille, Hautmont... Ces mosquées radicales fermées par l’État" (lefigaro.fr , 27 déc. 18)

31 décembre 2018

[Les articles de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"Justifiant sa décision par la lutte contre le terrorisme, le préfet du Nord a ordonné la suspension d’une salle de prière, un an après un cas similaire dans les Bouches-du-Rhône.

L’année 2018 se termine, comme en 2017, sur la fermeture d’une mosquée radicale. L’an dernier, c’était à Marseille, cette année à Hautmont (Nord), commune de l’Avesnois située non loin de la frontière belge et à une dizaine de kilomètres de Maubeuge.

Le 13 décembre, le préfet du Nord, Michel Lalande, a ordonné la fermeture, pour six mois, de la mosquée As-Sunnah. Une décision prise en vertu de l’article L. 227-1 du Code de la sécurité intérieure, « aux seules fins de prévenir la commission d’actes de terrorisme ». Se fondant sur des informations récoltées par les services de renseignement, la préfecture du Nord précise que « les idées qui y sont diffusées et les activités qui s’y déroulent provoquent à la violence, à la haine et à la discrimination et font l’apologie d’actes de terrorisme ». Des « propos tenus lors de prêches ont clairement provoqué à la haine et à la violence envers les non-croyants ». Et « des conférences ont été organisées » dans la mosquée, « au cours desquelles les intervenants ont tenu des propos de même nature ».

Comme il est de mise en la matière, l’association Assalem, responsable de la mosquée, a pris un avocat et saisi dès le 15 décembre le juge des référés du tribunal administratif de Lille pour suspendre la décision de fermeture. Dans un communiqué, elle affirme que « jamais la mosquée n’a organisé ou préparé d’actions de nature terroriste ou fait l’apologie d’actes terroristes. […] Nous avons toujours dénoncé Daech au risque de notre vie et condamné les attentats à maintes reprises. Jamais il n’a été question de propos incitant à la haine et à la violence envers les non-croyants de la part des dirigeants ».

« De nombreuses personnes radicalisées »

À noter qu’ouverte en 2014 dans un ancien café, As-Sunnah s’était vue récemment priée par la mairie d’Hautmont d’effectuer des travaux, en créant par exemple une sortie de secours. Ceux-ci n’ayant pas été effectués, un arrêté municipal avait fermé le premier étage de la mosquée.

Le 18 décembre 2018, le juge des référés du tribunal administratif a rejeté la requête d’Assalem et apporté quelques précisions supplémentaires. Le juge confirme que « des propos incitant à la haine envers les fidèles d’autres religions, légitimant la violence envers les non-musulmans et prônant le rejet des valeurs de la République, ont bien été tenus dans des prêches ».

Toujours selon le juge, on trouvait dans la mosquée des livres justifiant le recours au djihad armé ou approuvant les violences contre les femmes. Enfin, le juge des référés précise que « compte tenu également de son orientation, la salle de prière est fréquentée de manière habituelle par de nombreuses personnes radicalisées. L’influence de ce lieu de culte s’étend aussi à l’ensemble de la vie locale, affectant en particulier les plus jeunes ainsi qu’en témoigne un phénomène croissant de déscolarisation dans le secteur ».

Après la décision du 18 décembre 2018, il est prévisible que le combat juridique se poursuive devant les juridictions administratives.

Jean Chichizola"

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