Revue de presse

"Les indépendantistes flamands dévoilent leur stratégie d’éclatement de la Belgique" (Le Monde, 20 mars 13)

23 mars 2013

"Grandir encore pour imposer, lors du prochain scrutin, sa volonté aux francophones qui "devront alors accepter que Flandre et Wallonie se séparent". Geert Bourgeois, dirigeant historique de l’Alliance néo-flamande (NVA) et numéro deux du gouvernement régional de Flandre, a indiqué, samedi 16 mars, quel serait l’objectif de son parti et de son chef de file, Bart De Wever, en 2014. Après ce que le ministre nomme "la mère de toutes les élections ", le parti indépendantiste réclamera le transfert de toutes les compétences encore fédérales (la sécurité sociale, la fiscalité, l’emploi...). Ce qui serait le prélude à l’implosion du pays.

"Si la NVA devient incontournable (...) les partis francophones ne pourront faire autrement que tenir compte de nos conclusions. C’est ce qui se passe dans un mariage. Si un partenaire dit "je veux cela" et que l’autre répond "non", alors c’est terminé", a détaillé M. Bourgeois, vieux militant de la cause nationaliste et cofondateur de la NVA.

Ces propos sans ambiguïté ont relancé le débat institutionnel qui promettait, en tout état de cause, de ressurgir à l’issue des régionales et législatives du printemps 2014. Ils confirment que la NVA n’entend pas rééditer l’épisode de 2010 lorsqu’elle avait participé - sans vouloir les faire réussir - à des négociations pour la formation du gouvernement fédéral qui durèrent cinq cent quarante jours et se traduisirent par son renvoi dans l’opposition. Cette fois, elle veut aller "vite", imposer sa volonté aux francophones, qui comprendront rapidement qu’ils "doivent suivre" et seront en outre obligés de se ranger à l’idée que la capitale du pays défunt sera cogérée. Le ministre poursuit : "Si la Belgique s’effondre, ils ne doivent pas penser qu’ils recevront Bruxelles. Nous ne lâcherons jamais la capitale commune."

"Commune", parce que M. Bourgeois n’utilise pas le terme d’indépendance, sans doute encore effrayant pour une partie de son électorat, mais préfère évoquer une "autonomie totale" de la Flandre et de la Wallonie. M. De Wever parle quant à lui d’une "confédération", vue comme le stade intermédiaire entre le fédéralisme et le séparatisme.

Les deux responsables tiennent, en réalité, des discours complémentaires. Le premier tente de conforter le "noyau dur" de son parti, marqué par le combat historique pour l’émancipation de la Flandre ; le second insiste surtout sur les thèmes socio-économiques et sécuritaires afin d’élargir encore la base de la NVA et conquérir les déçus de la démocratie-chrétienne et du Parti libéral, en quête de dirigeants charismatiques. [...]"

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