Revue de presse

"Jacques Julliard : la croix, la rose et la plume" (Le Figaro, 9 sept. 23)

(Le Figaro, 9 sept. 23) 9 septembre 2023

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Lire "Mort de Jacques Julliard : la croix, la rose et la plume".

"[...] Le sectarisme lui était étranger. Pourtant, il restait fidèle à sa famille spirituelle « Je me sens toujours de gauche Mais je ne me sens plus représenté par ceux qui parlent en son nom. » confiait-il. « Nous vivons aujourd’hui un véritable chiasme intellectuel : la gauche a abandonné toutes ses valeurs – la laïcité, la nation, l’universel, l’école républicaine, la sécurité – à la droite. Ce qui a occasionné un décalage de plus en plus important entre le peuple de gauche et les intellectuels censés le représenter », analysait-t-il. Fustigeant l’aveuglement de nombre d’intellectuels de son camp, et leur dénégation du réel, il prenait à bras-le-corps des sujets aussi clivants que l’immigration, l’identité ou l’islamisme. Comme ses maitres spirituels Bernanos et Simone Weil, il n’hésita pas à se détacher de son camp au nom de la vérité. Cela lui valut l’excommunication de certains cercles de pensée. L’historien Daniel Lindenberg l’avait rajouté à la liste des déviants « néo-réactionnaires » lors de la réédition de son pamphlet en 2016.

« Je ne dis jamais que je suis chrétien. Si je le suis, c’est aux autres de le dire. ». La foi dans le Christ fut la colonne vertébrale de sa vie. « La personne de Jésus, le message du Christ sont pour moi la seule chose infiniment respectable sur cette Terre, au point que je comprends Dostoïevski lorsqu’il affirme que s’il avait à choisir entre la vérité et le Christ, c’est le Christ qu’il choisirait, parce que, à ses yeux, sa personne et ses paroles s’identifient à la vérité elle-même. » Plus adepte du Christ que de la religion romaine, il n’appartenait pas pour autant au cercle des catholiques progressistes. Il pouvait admirer Jean-Paul II et écrivait que « le christianisme, c’est-à-dire la religion du christ, fait partie de l’identité française au même titre que sa langue ». C’est d’ailleurs de la culture chrétienne qu’il tira son engagement fort en faveur de la laïcité : « Je suis de ceux qui pensent que la laïcité, notion d’origine chrétienne, est un progrès décisif, non seulement pour la civilisation occidentale, mais pour l’humanité tout entière », écrivait-il dans l’Obs au moment de l’affaire des foulards de Creil en 1989. [...]"



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