Jérôme Fourquet, directeur du département opinion à l’Ifop, auteur de "L’Archipel français" (Seuil). 1er mai 2021
[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"[...] Beaucoup d’attentats ont été perpétrés un vendredi, comme celui de Rambouillet : Samuel Paty, le deuxième attentat de Charlie, les attentats du 13 novembre 2015, l’attaque de Trèbes… Les Français savent désormais que ce jour-là, jour de la grande prière, il y a un risque plus élevé d’attentat. Surtout si c’est en période de ramadan, comme nous le sommes actuellement. Le samedi soir, lui, est aujourd’hui associé dans l’imaginaire collectif aux attaques au mortier contre les forces de l’ordre qui se produisent chaque semaine dans un ou plusieurs quartiers de France. Et les vacances scolaires, on le sait aussi, sont propices aux violences urbaines, tout comme le sont la nuit de la Saint-Sylvestre et, depuis plusieurs années, celle de Halloween ou bien encore les soirs de matchs de l’équipe de football d’Algérie. Tous ces repères sont inscrits dans le paysage mental des Français et dans le calendrier du ministère de l’Intérieur, qui diffuse pour l’occasion des consignes de vigilance particulière à ses troupes. C’est la triste réalité. [...]
Pour résumer son itinéraire, on peut dire qu’il est entré clandestinement en France sous Sarkozy, qu’il n’a pas été expulsé sous Hollande et qu’il a été régularisé sous Macron. Les parcours des terroristes de Nice, de Conflans-Sainte-Honorine, de la seconde attaque contre les anciens locaux de Charlie ou bien de l’agresseur du photographe de L’Union à Reims posent également la question du contrôle de l’immigration. Les Français se demandent s’il y a une volonté réelle de leurs dirigeants de surveiller les frontières et de maîtriser l’accès au territoire national. Ou bien si on a décidé de baisser les bras, comme dans le cas du variant brésilien du Covid, où l’on met plusieurs jours à interrompre les vols en provenance du Brésil sous prétexte qu’« on ne peut rien faire ». Les Français sont inquiets car ils savent que de nombreux profils comme celui de ces terroristes circulent en liberté sur leur territoire. « Que peut-on faire concrètement ? » se demandent-ils. Cette question leur importe davantage que celle qui consiste à se demander si cela fait le jeu ou non de Marine Le Pen. [...]"
Lire "Rambouillet : « On oublie très vite désormais les attentats de ce type »".
Comité Laïcité République
Maison des associations, 54 rue Pigalle, 75009 Paris
Voir les mentions légales