Note de lecture

Sonia Mabrouk - Un communautarisme contre (avec ?) d’autres ? (G. Durand)

par Gérard Durand. 14 février 2022

[Les échos "Culture" sont publiés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

Sonia Mabrouk, Insoumission française, éd. L’Observatoire, avril 2021, 128 p. 16 €.

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On a connu des insoumis plus véhéments que madame Mabrouk. C’est ce je pensais avant d’avoir lu son livre, certes elle est une femme de droite et le revendique. Mais comment ne pas prêter attention aux propos qu’elle tient dans ce livre. Son but est de mettre en avant l’ensemble des comportements des six catégories qui menacent l’universalisme républicain dont elle se revendique. Les pseudo-nouveaux antiracistes qui font de la race le pivot de toute considération, les anti-sécuritaires pavloviens, les néoféministes primaires, les écologistes radicaux, les fous du genrisme, les islamocompatibles et les Gafam [1].

Le décor est planté, six adversaires, six chapitres auxquels viendra s’agréger un septième : les forcenés du multiculturalisme. Pour chacun, son action est décrite de façon chirurgicale, ses arguments explosés. Explosés ses héros, d’Assa Traoré voulant changer un système qu’elle et ses innombrables frères et sœurs ont largement exploité par des voies multiples, légales ou non. De Camélia Jordana décrivant sans le moindre gène les « massacres » dont sont victimes de braves citoyens se rendant au travail. D’Alice Coffin scandalisée quand l’Institut catholique ou elle enseigne décide de ne pas lui renouveler son contrat mais qui n’a rien dit quand l’Université Montaigne de Bordeaux à empêché l’intervention de la philosophe Sylviane Agacinski au seul prétexte que celle-ci pouvait énerver quelques groupes gauchistes et troubler l’ordre public, rien dit non plus sur le sort réservé aux femmes afghanes. De Bruno Durieux ou Pablo Servigne, chantres de l’effondrement qui leur semble inévitable mais pour aboutir à un monde meilleur.

Ce ne sont que des exemples, il y en a beaucoup d’autres. Viennent ensuite les positions de notre autrice sur les menaces internes, qu’elles viennent des islamocompatibles ou des forcenés du multiculturalisme, après un passage ou apparaissent les contradictions de l’intersectionnalité. Les antispécistes s’attaquant à des boucheries à condition qu’elles ne soient pas hallal par crainte de passer pour islamophobes, des néoféministes ne défendant Mila que du bout des lèvres, voire pas du tout, pour la même raison. Rien de logique dans tout cela mais les fanatiques n’en ont rien à faire. Pour les menaces extérieures un long développement est consacré à Erdogan et à son rêve expansionniste.

Beaucoup de problèmes posés avec pertinence mais la solution est dans son épilogue : le retour du sacré. A condition de ne plus le lier au religieux... mais de l’inscrire dans le cadre du christianisme. Comprenne qui pourra ! « L’héritage chrétien ne doit pas être pensé comme un fardeau mais comme un socle pour recréer du lien. » Pas sûr que, surtout dans le contexte actuel, tout le monde soit d’accord.

Gérard Durand

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