Revue de presse

Richard Malka. Affaire Mila : "On veut toujours brûler les jeunes femmes au nom du bien" (L’Express, 15 juil. 21)

15 juillet 2021

[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

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"[...] La justice a retenu des menaces et messages haineux et violents sans savoir qui en étaient les auteurs, les harceleurs se cachant toujours derrière des pseudonymes, puis elle a découvert les auteurs sans savoir de qui il s’agirait. Et il n’y a pas de dossier laissé de côté. Pour autant, les deux phénomènes se conjuguent. Vous avez, d’une part, le déferlement de haine moutonnier qui enflamme les réseaux sociaux - cette espèce de sauvagerie dopée par un narcissisme aveugle, qui transforme ces jeunes gens en harceleurs. J’ai été frappé par leur absence totale d’informations sur ce qu’ils commentent. Ils ne vont même pas vérifier les propos auxquels ils réagissent par des menaces de mort. En fait, ils les inventent.

La quasi-totalité des accusés citaient des propos que Mila n’avait jamais tenus. Bien entendu, ils ne lisent pas la presse, ils ne consultent même pas Wikipédia - au moins y auraient-ils appris que les poursuites envisagées contre de Mila avaient immédiatement été abandonnées, puisqu’elle n’a jamais rien dit de raciste. Leur seule source d’informations ce sont les "TT"* sur Twitter. Mais il y a aussi le dévoiement total de l’antiracisme. Tous les harceleurs, sans exception, prétendaient agir en son nom. Un "antiracisme", donc, qui leur permet de souhaiter lapider et lyncher une adolescente de 16 ans et demi pour des propos qu’elle n’a pas prononcés... Vous me direz, le paradoxe ne date pas d’aujourd’hui : c’est aussi au nom du bien qu’on brûlait jadis les "sorcières". On veut toujours brûler des jeunes femmes au nom du bien. A chaque génération, "le mal change de visage", nous dit la Bible. Le mal de cette génération, c’est peut-être celui-là. Une source de violence en tout cas. [...]"

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