Revue de presse

Quand Khomeyni était "le nouvel opium d’intellectuels français athées qui jouent les idiots utiles" (Le Point, 19 jan. 23)

25 janvier 2023

[Les éléments de la Revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"Depuis toujours, le nucléaire est à l’origine de l’insoluble conflit entre la France et l’Iran. Retour sur cinq décennies de tractations sous haute tension."

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"[...] Ceci n’empêche pas la France d’héberger, à Neauphle-le-Château, son plus farouche opposant, l’imam Khomeyni, à partir d’octobre 1978. Ce dernier a promis de se tenir sur la réserve sous peine d’être expulsé vers l’Algérie. Les cassettes de ses prêches n’en circulent pas moins pour attiser le feu de la révolte. Chassé d’Irak, Khomeyni a choisi la France sur le conseil d’un médecin proche de Bani Sadr, figure majeure de l’opposition qui vit à Paris, où il a convaincu Jean-Paul Sartre de prendre la tête d’un Comité pour la libération des prisonniers politiques en Iran. À gauche, il est de bon ton de dénoncer le régime sanguinaire du chah, proche des Américains. François Mitterrand hésite à venir saluer Khomeyni lorsqu’il se rend chez sa voisine, son amie Marguerite Duras. D’autres ne s’en privent pas : en cent douze jours, l’imam donnera 400 interviews.

Une certaine presse a les yeux de Chimène pour l’insurrection en Iran : « La révolution iranienne a frappé le monde d’une stupeur admirative, par son unanimisme, son incroyable opiniâtreté, et surtout sa non-violence », salue Jean Daniel dans Le Nouvel Observateur. Envoyé à Téhéran pour le Corriere della Sera, Michel Foucault y trouve son chemin de Damas : « Nous avons rencontré dans tout l’Iran la volonté unanime d’un peuple. » Il dénonce « les millions de morts » (sic) et appelle le monde à suivre l’exemple des islamistes, qui « ajoutent à la vie politique une dimension spirituelle ». Après Mao, Castro, Pol Pot, le religieux Khomeyni est le nouvel opium d’intellectuels français athées qui jouent les idiots utiles. Abusé aussi par les promesses de l’imam, Giscard lâche son ami le chah à la conférence de la Guadeloupe, en janvier 1979, pour suivre les États-Unis, se justifiera-t-il dans ses Mémoires. [...]"

Lire "France-Iran : 50 ans de relations empoisonnées".



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