"La mission sur la fin de vie "à la rencontre des citoyens"" (Le Monde, 25 sept. 12)

28 septembre 2012

"Le dernier dimanche d’août, l’Elysée a convié une vingtaine de personnes à une projection privée du film de Stéphane Brizé, sorti en salles mercredi 19 septembre, Quelques heures de printemps, dans lequel une femme (Hélène Vincent), atteinte d’une tumeur au cerveau, se rend en Suisse pour un suicide assisté - "Au moins, ça fait quelque chose que je décide", dit-elle avant de passer à l’acte. Au sein de ce public choisi, Didier Sicard, président de la mission de réflexion sur la fin de vie qui doit rendre son rapport au président de la République le 22 décembre, ne pouvait voir meilleur signe de l’importance que François Hollande accorde à ce sujet.

Après la projection, le chef de l’Etat a posé toutes sortes de questions, parmi lesquelles la plus classique : "Mais ça se passe vraiment comme cela ?" Le réalisateur a pu répondre oui sans hésiter. Il s’est directement inspiré d’un documentaire, Le Choix de Jean, de Stéphanie Malphettes, qui a suivi jusqu’au bout le suicide assisté d’un homme. "C’est un président qui entend la demande de la société, estime Stéphane Brizé, mais il y a aussi le questionnement intime de quelqu’un qui a vu sa mère souffrir et mourir."

L’attention marquée de l’Elysée n’est pas inutile pour la mission, qui se sait très attendue. M. Sicard était à peine installé qu’il recevait une lettre incendiaire du sénateur honoraire Henri Caillavet : "Je ne peux pas oublier que vous êtes protestant et que vous avez eu beaucoup de difficultés pour accepter, dans le rapport de la commission d’éthique, le fait que l’intransgressable peut être transgressé", écrit celui qui a présidé l’Association pour le droit de mourir dans la dignité. Vous aurez, poursuit-il, "le devoir d’entendre" ceux qui sont favorables à l’euthanasie...

L’ex-président du Comité consultatif d’éthique a peu goûté la leçon : "Ma mission n’a rien à voir avec la religion ou l’athéisme ni avec une quelconque idéologie spirituelle ou matérialiste. Je vais à la rencontre des citoyens et suis prêt à entendre tous les avis, sauf venant de l’intolérance." De retour de Strasbourg, où avait eu lieu, samedi, le premier des huit débats publics avant Montpellier, Lille, Clermont-Ferrand, Nantes, Toulouse, Le Havre et Paris, M. Sicard se disait néanmoins "plutôt rassuré" : "Les citoyens remettent en cause les postures, qu’elles soient institutionnelles ou médicales. Ils les considèrent comme une entrave à leur liberté.""

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