Revue de presse

"La France sera-t-elle woke ?" (Les Echos week-end, 4-5 nov. 22)

5 novembre 2022

[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"Né dans les universités, le mouvement woke atteint médias, entreprises et institutions. Va-t-il dominer ? Enquête et réflexions sur les enjeux d’une déferlante.

Par Roger-Pol Droit

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Quel rapport entre une statue de Voltaire maculée de peinture, l’écriture inclusive et les transgenres ? Si vous ne discernez pas le lien au premier regard, c’est que vous n’êtes pas woke. Pas encore, pas assez. Sinon, vous sauriez déjà que ce prétendu grand homme fut raciste et doit être banni. Vous souhaiteriez que l’orthographe soit chamboulée parce qu’elle rend les femmes invisibles, comme le veut le patriarcat souverain. Vous jugeriez que les personnes s’affranchissant du genre assigné à la naissance sont des pionniers valeureux. Vous seriez capable de repérer partout les injustices masquées de l’ordre établi, et de les dénoncer sans cesse.

Importé en France vers 2020, le terme woke, venu des Etats-Unis, s’est répandu comme une traînée de poudre. En février 2021, un sondage Ipsos montrait que 86% des Français n’en avaient encore jamais entendu parler. Pourtant, dans les médias, mille formes d’actions militantes sont réputées wokes : luttes LGBTQ +, mouvements étudiants multiples, Comité Justice pour Adama animé par Assa Traoré, propos de Sandrine Rousseau contre le virilisme, l’androcène et les barbecues, études décoloniales, discours antispécistes, groupes écologistes radicaux… Il est vrai qu’être woke est d’abord un état d’esprit, englobant une nébuleuse de sensibilités. Pas de doctrine unifiée ni d’organisation politique centralisée. Aucune théorie d’ensemble n’est au rendez-vous. On évitera donc de parler de wokisme. [...]

A terme, la menace woke pourrait concerner la liberté d’expression, l’éducation, la vie quotidienne, les relations sociales, la langue commune, et même l’exercice de la pensée. [...]

Toujours, on agit au nom du bien, du vrai, du juste. Les effets de ce nouvel ordre moral débordent de plus en plus le domaine des universités. Il gagne les entreprises, qui organisent des séminaires de sensibilisation aux genres et aux races. Il touche l’éducation et les institutions publiques. Déjà, des directives européennes préconisent de ne plus dire "Mesdames, Messieurs" pour ne pas offusquer les non-binaires de l’auditoire. [...]"

Lire "Enquête sur le mouvement woke en France".



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