Revue de presse

"Houellebecq-Onfray : dialogue au sommet" (E. Bastié, Le Figaro, 1er déc. 22)

13 décembre 2022

[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"Union européenne, Dieu, euthanasie, immigration... les deux penseurs inclassables discutent de tout dans la revue "Front populaire". Un dialogue exceptionnel."

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"[...] Amateurs de psychologie positive et de billevesées résilientes, passez votre chemin ! Le philosophe et l’écrivain, tous deux convaincus du déclin inéluctable de l’Occident discutent en profondeur des périls qui nous guettent. Transhumanisme, « grand remplacement », américanisation, bureaucratie européenne, déchristianisation, écologisme, guerre en Ukraine, tous les sujets qui traversent notre époque sont traités. Pourtant, ce dialogue exceptionnel n’a rien de déprimant, ni même d’apocalyptique. C’est brillant, profond, souvent drôle et en tout point passionnant. Le génie de l’absurde de Houellebecq s’émulsionne à merveille avec la force rhétorique d’Onfray. [...]

La partie la plus profonde de leur dialogue est celle où ils parlent de religion. Onfray est athée, Houellebecq agnostique. Tous deux sont d’accord avec Auguste Comte pour considérer que la religion est indispensable à la survie d’une société. « Seule la religion est capable de fédérer une civilisation, en proposant une transcendance ultime » dit Onfray . « Pour réussir une religion, il faut être un peu commercial » dit Houellebecq. « Ce n’est pas à la portée de tout le monde de réinventer la messe » renchérit Onfray.

Pour Houellebecq, qui est l’écrivain de la solitude contemporaine, la religion est d’abord un lieu de communion, qui relie les gens entre eux. À la messe, « tout le monde s’aime, c’est super ». Onfray considère, lui, que la religion est davantage qu’un lien. « La religion relie certes, mais de bas en haut », c’est avant tout une « verticalité ».

Un dialogue inouï sur le péché originel clôture ces 45 pages. Onfray : « Vous pensez que l’être humain est coupable de naissance ? » Houellebecq : « Ben oui, quand même. ». Houellebecq, qui se définit comme un « schopenhauerien de stricte obédience », croit évidemment au péché originel, comme métaphore d’une nature humaine égoïste dès l’origine. « L’homme doit être dressé » dit-il. « L’homme naît mauvais mais la société peut l’éduquer. Comme souvent avec Rousseau, il suffit de dire le contraire de lui pour être dans le vrai ». La définition anthropologique du conservatisme. [...]"

Lire "Michel Houellebecq - Michel Onfray : conversation au bord de l’abîme".


Voir aussi dans la Revue de presse les dossiers Michel Houellebecq, Michel Onfray dans Chasse aux “nouveaux réacs”, la rubrique Populisme (note du CLR).


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