Revue de presse

"Faut-il interdire les prières de rues ?" (capital.fr , 21 nov. 17)

23 novembre 2020

[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"Plus de 500 musulmans se réunissent chaque vendredi depuis mars dernier pour prier en pleine rue devant l’Hôtel de ville de Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine). Ils protestent contre la fermeture de la salle dans laquelle ils avaient l’habitude de se retrouver. Malgré l’opposition du ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb le 19 novembre, un nouveau rassemblement est prévu le 24 novembre. Faut-il interdire les prières de rues ? À vous de juger.

1. Elles sont contraire au principe de laïcité

Une centaine d’élus en écharpe ont tenté vendredi 10 novembre d’empêcher la tenu de la prière de rue de Clichy rapporte 20 minutes. “Aucun culte, la France est laïque” a-t-on pu entendre dans le défilé. “Cette privatisation du domaine public est intolérable, c’est une entrave aux libertés individuelles et au principe de laïcité”, avait déploré Laurence Taillade présidente de Forces Laïques, dans Le Parisien lors d’un rassemblement la semaine précédente. “La rue est un espace public, l’État doit agir”, estime Valérie Pécresse, présidente Les Républicains (LR) de la région Ile-de-France. Pour le sénateur LR Philippe Pemezec, “ces prières de rue sont un affront à la République”.
La seule limite imposée par la jurisprudence relève du prosélytisme agressif, rappelle l’avocat Asif Arif dans l’Express. “On peut très bien avoir une opinion politique ou philosophique, mais cette dernière ne doit pas venir s’imposer à l’autre dans une démocratie”.

2. Elles obstruent la voie publique

En dehors des édifices de culte, les manifestations religieuses peuvent être interdites si elles troublent l’ordre public, ou qu’elles obstruent une voie de passage, rappelle LCI. Le maire de Clichy, Rémi Muzeau, a demandé à la préfecture de faire intervenir la police au nom de “l’interdiction de l’occupation illégale du domaine public”, résume La Croix. Selon lui, ces prières ont créé des nuisances sur la voie publique. “C’est intolérable. Ma ville doit être sereine”. Ces prières inquiètent d’autant plus qu’au mois d’août, deux cocktails molotovs avaient éclaté durant une prière de rue à Lagny (Seine-et-Marne). La mosquée avait été fermée en 2015, jugée “radicale”.

1. Elles ne violent pas la loi

Contrairement à ce qu’affirmait Marine Le Pen en mars, rien dans la loi n’interdit de prier dans la rue. Selon la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, “Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuse”. L’article 1 de la loi de 1905 stipule quant à lui que “la République garantit le libre exercice des cultes”. L’interdiction formulée par le maire de Clichy, Rémi Muzeau, doit être “strictement nécessaire au maintien de l’ordre public”, prévient la préfecture des Hauts-de-Seine, citée par Le Monde : “Il ne suffit pas qu’il existe (…) une menace de trouble à l’ordre public susceptible de justifier la mesure de police, il faut que cette mesure soit appropriée, par sa nature et sa gravité, à l’importance de la menace.”

2. Les musulmans n’ont pas assez de lieux de cultes

A Clichy, le centre cultuel musulman de la rue des Trois-Pavillons proposé par la mairie aux fidèles n’est pas bien grand. Le 24 novembre, ils s’y rendront pour prouver qu’ils sont trop nombreux pour ce lieu. “A partir du moment où il n’y a plus de lieu pour 2.000 musulmans, où voulez-vous qu’ils aillent prier ?”, s’agace Me Arié Alimi l’avocat de l’union des associations musulmanes de Clichy-la-Garenne, dans France Info. Selon lui, les maires refuseraient systématiquement les permis de construire, et préemptent chaque fois que les associations musulmanes essayent d’acheter un lieu. Les 2.600 lieux de culte musulmans de France devraient être multipliés par deux, selon Abdallah Zekri, président de l’Observatoire national contre l’islamophobie. Et de citer l’exemple du XIe arrondissement de Paris où 500 personnes sont contraintes de rester dans la rue, la salle de prière de 1000 places étant bondée. En 2011, à Paris, Marseille ou Nice, la fermeture de plusieurs mosquées radicalisées, sans la mise en place de structures adéquates de remplacement, avait provoqué le même phénomène."

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