“Burqa de rigueur dans des écoles anglaises” (Le Monde, 19 oct. 10)

26 octobre 2010

“Nous sommes dans l’East End londonien, dans le quartier populaire de Tower Hamlets, où la population compte un tiers de Bangladais. C’est là que s’est installée Madani Girls’School il y a moins de deux ans.

Le Daily Telegraph affirmait récemment que cette école privée, qui ne reçoit aucune subvention de l’Etat, obligeait ses élèves à porter le voile intégral entre ses murs. Et citait son site Web : " Le présent uniforme est conforme au code de l’islam et inclut le port de la burqa ou du niqab noir. "

D’autres sections du site nous apprennent que " si des parents sont contactés par les services de l’éducation nationale, ils ne doivent révéler aucune information sans en avoir discuté au préalable " avec la direction. On peut aussi y lire que " ce qui est considéré comme acceptable dans les écoles normales peut être considéré comme inacceptable à Madani ". A lire le Daily Telegraph, deux autres écoles au moins demandent à leurs élèves de se recouvrir intégralement au nom de l’islam : le pensionnat pour filles de Jamea Al-Kauthar à Lancaster, qui dément le caractère obligatoire de la chose sur son site, et la Jameah Girls’Academy de Leicester.

En Grande-Bretagne, où l’Eglise et l’Etat ne sont pas séparés, et où les libertés religieuses sont au cœur de l’organisation de la société comme en atteste l’existence d’écoles confessionnelles publiques en tout genre, rien n’interdit le voile à l’école.

En 2005, la cour d’appel a donné raison à une jeune musulmane, Shabina Begum, qui, après avoir été exclue d’un lycée public parce qu’elle portait le jilbab, avait décidé de contester cette décision en justice. Depuis, le ministère de l’éducation a délégué aux directeurs d’établissements scolaires toute responsabilité en la matière : ils ont le droit, s’ils le souhaitent, d’interdire de telles pratiques. Mais rien ne les y oblige.

Le cas de l’école Madani a fait polémique dans la mesure où la mairie travailliste de Tower Hamlets avait envisagé, un temps, de donner à l’établissement un statut public. C’est d’ailleurs dans cette optique que ses services lui ont vendu, fin 2008, à un prix bien en dessous de sa valeur de marché, les locaux qu’elle occupe aujourd’hui.”


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