Culture / Cinéma

Akeji, le souffle de la montagne - Oh, la belle vie ! (G. Durand)

par Gérard Durand. 22 novembre 2021

[Les échos "Culture" sont publiés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

Akeji, le souffle de la montagne, de Mélanie Schaan, Corentin Leconte (1 h 12), 2020.

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La société japonaise est d’une grande violence. Non pour être parcourue de conflits armés ou de massacres, comme peut l’être parfois la société coréenne, mais par son obsession de codification de l’existence humaine. Tout y est tradition et codes. Aucun acte de la vie courante n’y échappe.

Recherche effrénée de la performance scolaire, qui entraîne un taux de suicide élevé chez les plus jeunes. Relations hyper hiérarchisées dans l‘entreprise. Codes dans les relations amoureuses qui rendent nécessaire une enquête personnelle générée par chacune de familles sur l’autre si deux jeunes gens envisagent de fonder un foyer, même si les deux familles se connaissent depuis des décennies. Codes des mafias que l’on peut quitter à condition d’accepter que l’on vous coupe un petit doigt afin que vous ne puissiez y revenir... Et combien d’autres. Seul un très petit nombre n’accepte pas ces contraintes.

Akeji et sa compagne Asako en font partie, loin de la foule ils ont choisi de vivre en ermites dans une vallée isolée de la région de Kyoto. Leur vie y est simple et marquée par le rythme des saisons et la fusion avec les quatre éléments : l’eau, la terre, le feu et le vent.

Akeji peint. On voit le travail long et précis que génère chacune de ses peintures. Longue préparation de la toile, multiples opérations de préparation des fonds, préparation des couleurs avant le passage d’un pinceau d’une grande précision s’inspirant des caractères d’une langue japonaise très ancienne, aujourd’hui presque disparue.

Mais ce n’est pas ce que les deux réalisateurs ont voulu montrer.

Leur but est de nous faire entrer dans cette atmosphère contemplative devenue exception. Entrer dans le vent, dans le feu du foyer, respirer les fleurs et humer leur parfum. Il leur a fallu pour cela quatre séjours d’un mois, dont une bonne partie pour trouver la confiance de ces ermites et pouvoir les filmer sans filtre dans leur vie quotidienne. Ils y réussissent pleinement et le spectateur, presque malgré lui sous le charme, regrette à la fin du film de retrouver si vite sa vie quotidienne.

Ce documentaire a obtenu de multiple prix. On peut le voir à Paris, au centre Pompidou, les 27 novembre et 10 décembre. Puis en décembre dans différentes villes de France, notamment à Clermont-Ferrand dans le cadre du festival « Traces de vie » et dans 23 villes de Bretagne.
Il est également programmé sur France 2 dans le cadre du cycle « 25 nuances de doc ».

Gérard Durand


Mardi 7 décembre, 23h45, sur France 2, et en ligne sur France.tv jusqu’au 6 février 2022.

Voir sur facebook Akeji Film.


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