Revue de presse

"Zineb el Rhazoui, des mots comme des armes" (Le Figaro, 3-4 août 19)

4 août 2019

[Les articles de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"[…] Elle qui a publié, en 2013, avec le dessinateur Charb, l’ancien directeur de la publication de l’hebdomadaire satirique, La Vie de Mahomet(Les Échappées) comprend aussi qu’avec cette vague d’attentats de novembre 2015 quelque chose a basculé en France. « La liberté n’est plus, c’est quelque chose du passé, qui pourrait écrire un tel livre aujourd’hui ? Je ne peux pas me résoudre à ce que mes collègues soient morts pour rien », dénonce-t-elle, effarée par la récente décision du New York Times d’arrêter de publier des dessins pour ne choquer personne. « À cette allure, on devrait aussi arrêter le journalisme ! Je ne peux pas me résoudre à ça. C’est important d’avoir le droit de caricaturer et blasphémer, sinon nous cédons. » […]"

Zineb El Rhazoui a été l’objet d’une première fatwa, en 2009. À l’époque, on lui reproche d’avoir « défié les commandements d’Allah et du Prophète » pour avoir organisé, avec l’aide du Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (Mali), qu’elle a co-fondé, un pique-nique pendant le ramadan, à Casablanca. « 90 % des Marocains pensaient qu’un éclair allait fendre le ciel et que je serai transformée en statue de sel, ou que me pousseraient des cornes de Satan… », dit-elle dans un langage imagé. […]

Elle récuse l’injonction faite aux femmes de rester à la maison, de ne pas travailler ni d’aller au café. Une assignation à résidence qui la révolte : « Rien n’est plus formateur, aucun moteur n’est plus puissant, plus indestructible que le sentiment d’injustice. C’est quelque chose qui vous donne la force de déplacer des montagnes. » La force, aussi, d’entamer une quête intellectuelle, un long processus d’apprentissage, de recherches et d’étude des textes religieux pour « trouver des clés de compréhension, des ressorts de l’oppression des femmes ». Grâce à sa force de conviction, elle se targue aujourd’hui d’avoir contribué à sa petite échelle à une « vraie déradicalisation » : « J’ai convaincu de nombreuses personnes de manger, si elles le voulaient, pendant le ramadan, de ne pas se voiler et je suis fière d’avoir fait naître le doute et pu apporter la contradiction chez beaucoup de gens. Fière, aussi, d’avoir pu apporter des outils dialectiques solides à certains qui avaient les mêmes opinions que moi mais pas les moyens de les défendre… » […]"

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