Un islamiste à la tête de la Libye (lefigaro.fr , 15 oct. 12)

18 octobre 2012

"Ali Zeidane, un ancien diplomate, a été élu premier ministre grâce à l’appui des Frères musulmans. Il va tenter de former un gouvernement d’urgence.

La Libye a enfin un nouveau premier ministre. Élu avec 93 voix contre 85 pour son rival Mohammed al-Harari, Ali Zeidane, ancien diplomate et artisan de la reconnaissance du Conseil national libyen par la communauté internationale, est un proche de l’ancien premier ministre Mahmoud Jibril (qui n’avait pas été élu en septembre et ne se représentait pas). La règle stipulait que le premier ministre devait être un indépendant.

La nouvelle élection fait suite à la démission le 7 octobre du précédent premier ministre, Moustapha Abou Chagour. Ce dernier avait été mis en minorité par le Parlement, qui avait refusé la composition de son gouvernement.

Rien n’indique qu’Ali Zeidane aura la tâche plus facile. Composé de 80 membres affiliés à des partis et de 120 « indépendants » d’obédiences diverses, le Parlement libyen est le lieu de jeux d’alliances dans lesquelles les origines régionales comptent parfois autant que les options politiques. [...]

Les votes des Frères musulmans, représentés au Parlement dans les deux catégories, « partisans » et « indépendants » ont pu jouer en la faveur d’Ali Zeidane. Le nouvel élu s’est empressé de les saluer. Il se dit prêt à prendre en compte les positions du parti des Frères, Justice et Construction. « L’islam est notre foi et notre système de jurisprudence », a-t-il déclaré. En Libye, pays profondément religieux, l’étiquette de « libéral », accolée en Occident à Mahmoud Jibril et à ses amis, est inappropriée. D’ailleurs, quand il était en exil, Ali Zeidane appartenait au Front islamique libyen de salut national, une organisation islamiste modérée.

La personnalité de l’ancien diplomate favorisera les contacts de la Libye avec les pays occidentaux. Le nouveau premier ministre est bien connu en France. Il avait fait partie de l’équipe des visiteurs de l’Élysée au début de la révolution, ces envoyés qui avaient convaincu Nicolas Sarkozy de reconnaître le Conseil national de transition comme seul représentant du peuple."

Lire "Un islamiste modéré à la tête de la Libye".


NB. Le titre de l’article de l’édition "papier" du Figaro (16 oct. 12) est "Un islamiste à la tête de la Libye", celui du figaro.fr (15 oct. 12) "Un islamiste modéré à la tête de la Libye" (note du CLR).


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