Revue de presse

"Tunisie : report du procès du doyen d’une fac accusé par une femme en niqab" (AFP, 25 oct. 12)

27 octobre 2012

"Le tribunal de La Manouba, dans la banlieue de Tunis, a reporté au 15 novembre le procès du doyen d’une faculté tunisienne accusé d’avoir agressé une étudiante en niqab, une affaire qui fait scandale en Tunisie depuis plusieurs mois, a indiqué jeudi l’un de ses avocats.

Le procès de Habib Kazdaghli, doyen de la faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba, a été reporté à la demande des deux parties qui ont demandé à pouvoir se porter partie civile, a indiqué l’avocat Mokhtar Trifi.

M. Kazdaghli est poursuivi pour "acte de violence commis par un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions", un délit passible de cinq ans de détention.

Ces faits remontent au mois de mars, lorsque deux étudiantes portant le voile intégral ont mis à sac son bureau, selon lui. L’une d’entre elles, qui avait été exclue de la faculté pour avoir porté le niqab en salle de cours, accuse l’universitaire de l’avoir giflée.

"Je souhaite que ce dossier soit classé le plus tôt possible car il use l’énergie des universitaires qui sont censés s’occuper d’autres choses en ce moment plus importantes pour le pays", a déclaré M. Kazdaghli, à la sortie du tribunal, entouré de 150 partisans venus l’acclamer et le soutenir.

Il a ensuite accusé la mouvance salafiste jihadiste d’être à l’origine de ses déboires judicaires.

"Les personnes qui ont intenté ce procès contre moi, ce sont les mêmes qui se sont attaquées aux artistes, se sont attaqués au journalistes, se sont attaqués à l’ambassade américaine" le 14 septembre, a-t-il déclaré.

Les poursuites contre le doyen ont déclenché un tollé en Tunisie et lancé un débat sur l’autorisation ou non du voile intégral durant les cours dans les universités.

M. Kazdaghli a reçu le soutien de nombreux universitaires étrangers et des professeurs et juristes français et belges étaient présent au tribunal jeudi.

Plusieurs projets de loi sur le sujet ont été déposés à l’Assemblée nationale constituante (ANC) mais aucun compromis n’est intervenu.

Un bras de fer oppose cette faculté de 13.000 étudiants aux salafistes depuis le 28 novembre, lorsque des étudiants et des salafistes avaient organisé un sit-in pour réclamer l’accès aux cours des étudiantes en niqab."

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