Revue de presse

J.-M. Bouguereau : "Communautarisme dans les écoles  : la fin d’un déni" (larepubliquedespyrenees.fr , 13 oct. 18)

Jean-Marcel Bouguereau. 13 octobre 2018

[Les articles de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"Au-delà du respect de la laïcité, ce qui est en cause c’est la mixité sociale pour laquelle n’existent que de modestes leviers."

"Certes, Jean-Michel Blanquer n’a pas confirmé l’existence de la note sur l’extension du communautarisme musulman de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) qui était confidentielle, mais il en a confirmé le contenu. Rien d’étonnant. Sinon que ces déclarations signent la fin d’un déni, puisque ces dérives communautaristes avaient déjà été signalées dès 2004 par le rapport Obin  !

Ce rapport avait alors été prudemment rangé dans un tiroir. Comme le disait Jean-Pierre Obin, « certains ont été dans le déni total, à gauche, où nos constats ont heurté des convictions. Nous avons aussi été taxés d’« islamophobes ». Enfin, à gauche comme à droite, on s’est demandé si toute vérité était bonne à dire, si l’on n’allait pas faire le jeu de ». Quatorze ans plus tard, Blanquer met fin à ce déni, car depuis le phénomène a pris une nouvelle dimension.

Si certains élus locaux ont pactisé avec le communautarisme, d’autres sont excédés de certaines de ces manifestations. Selon Blanquer, plus de 400 cas d’atteinte à la laïcité, émanant notamment d’élèves de confession musulmane et portant par exemple sur les tenues vestimentaires ou le refus de participer à des activités, ont été « traités » entre avril et juin. Au total, un millier de faits d’atteinte au principe de laïcité ont été « signalés ». Parmi eux, 402 cas ont été traités par les équipes des rectorats, qui ont « apporté une réponse appropriée ».

Ce n’est guère différent des exemples de la note de la DGSI, des élèves refusant d’avoir cours dans des classes comportant du mobilier rouge, jugé « haram », c’est-à-dire interdit par le Coran, ou, de plus en plus courant, certains élèves refusant de déjeuner à côté de ceux qui mangent du porc. Ou en Seine-et-Marne, des élèves musulmans ont été aussi stigmatisés par d’autres élèves parce qu’ils mangent de la nourriture ordinaire (non halal) à la cantine. Mais cette communautarisation scolaire s’élargit puisque les revendications des élèves non-musulmans se multiplient aussi  : des parents de nombreux établissements s’élèvent contre les cours sur l’islam dans le cadre du cours sur les religions monothéistes.

On se souvient de la déclaration de Gérard Collomb sur la nécessité d’une « reconquête républicaine » dans ces quartiers où « c’est la loi du plus fort qui s’impose, celle des narcotrafiquants, des islamistes radicaux, qui a pris la place de la République ». Les déclarations de Blanquer vont dans le même sens. Reste à voir ce que le gouvernement va en tirer. Car au-delà du respect de la laïcité, ce qui est en cause c’est la mixité sociale pour laquelle n’existent que de modestes leviers. Mais n’est-il pas trop tard pour que cet avertissement du ministre de l’Intérieur ne se réalise  : « On vit côte à côte, je crains que demain on ne vive face à face »  ?"

Lire "Communautarisme dans les écoles  : la fin d’un déni".



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