Revue de presse

"Ecole : une brèche dans la laïcité" (J.-M. Bouguereau, larepubliquedespyrenees.fr , 26 déc. 13)

27 décembre 2013

"[...] De cette décision [du Conseil d’Etat] on peut faire deux interprétations. La première c’est le statuquo qui, pour le gouvernement, reste de mise : "On a une solution qui passe bien, elle permet une souplesse tout en faisant la pédagogie de la laïcité et en évitant le prosélytisme sur le terrain. On a une trentaine de mauvaises remontées sur 12 millions d’élèves", relativisait-on au ministère de l’Éducation. D’ailleurs les syndicats d’enseignants estiment qu’il n’y a pas de "conflit notable" sur le terrain. "On pratique une laïcité intelligente", qui "favorise la participation de toutes les familles", analyse le SNUipp-FSU (majoritaire).

Mais la décision du Conseil d’État ouvre aussi une brèche à des offensives d’associations salafistes, afin d’imposer le voile et, pourquoi pas, l’abaya, qui couvre de la tête aux pieds, laissant seulement visible le visage et les mains. Et de fil en aiguille de l’imposer jusque dans l’école. Le Sgen-CFDT craint que, désormais, leurs collègues ne "soient pas seuls", puisque cette décision renvoie le choix aux chefs d’établissements.

Or, déjà l’application à géométrie variable de la circulaire entraîne des situations souvent absurdes : à Torcy en novembre 2004, une mère a été privée de sortie après douze ans d’accompagnement bénévole. A Chelles en 2008, des mères non voilées ont fait plier un directeur qui avait refusé à l’une d’elles d’accompagner une maternelle au zoo.

Or, contrairement à ce qu’affirment certaines associations musulmanes, le voile est un signe religieux qui transmet un message. On se souvient des auditions de la commission Stasi où, si certaines femmes le portent volontairement, d’autres le font sous la contrainte et celles qui ne le portent pas, le perçoivent comme un signe d’infériorisation qui enferme et isole les femmes, désignées comme "impudiques", voire "infidèles". Pourtant être musulmane n’impose pas le voile. Dès lors, sa revendication est clairement politique. Et si c’est un accessoire anodin, pourquoi ne pas l’enlever le temps de la sortie si elles veulent y participer ? Que l’école se protège de tout prosélytisme religieux est toujours aussi indispensable."

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