Revue de presse

C. Pina : « Quand l’Oumma devient un fantasme publicitaire » (lefigaro.fr/vox , 10 août 18)

Céline Pina, ex-conseillère régionale (PS) d’Ile-de-France, animatrice de Viv(r)e la République, auteur de "Silence coupable" (Kero). 16 août 2018

[Les articles de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

[...] Le scénario "confond respect et soumission, tolérance et sujétion et ne conçoit d’aller vers l’altérité qu’en effaçant sa propre identité. [...]

L’Oumma, cette vision d’une communauté de croyants unifiée autour d’interdits, de signes, de vision du monde partagée et de pratiques codifiées n’est pas qu’un rêve d’islamistes, c’est aussi un fantasme de publicitaire et un appel à la consommation de masse. Les fanatiques rêvent de sociétés standardisées et ritualisées où l’homme devient sujet, soumis et prévisible et où la pression sociale garantit l’uniformité ; les publicitaires, aussi. Ils aiment les images simplifiées à l’extrême et la femme musulmane, tout entière contenue dans son foulard est une manne : avec un simple accessoire et aucune créativité, vous ciblez un marché immense et en développement. Devenir fournisseur officiel de tels systèmes, c’est s’offrir une rente pour de longues années. [...]

Pendant que se répand l’idée qu’en laissant chacun dans sa clôture communautaire et en faisant dépendre ses droits de son appartenance raciale ou religieuse, on peut garantir la paix sociale, non seulement nous laissons détruire notre monde commun bâti sur un idéal politique et civique partagé, mais jusqu’à l’idée qu’il puisse y en avoir un. [...]

Nous avons érigé un tel tabou autour de la religion qu’une image d’enfant maltraitée peut être utilisée pour faire vendre. [...]

Pendant que les femmes iraniennes prennent tous les risques et nous crient à quel point le voile est un instrument d’obscurantisme et de soumission, nous leur montrons qu’ici et maintenant, là où on est censé interdire les persécutions d’une partie d’une population au nom de la religion, on peut piétiner les droits des enfants, surtout des petites filles, si c’est fait au nom de la religion [...].

[La publicité] investit donc sur ce qui est pour elle l’avenir. Sans état d’âme car elle est le thermomètre et non la fièvre."

Voir "Fillette voilée chez Gap kids : « Quand l’Oumma devient un fantasme publicitaire »".



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