Revue de presse

C. Pina : "L’affaire Adama Traoré est instrumentalisée pour entretenir le communautarisme" (lefigaro.fr/vox , 4 juin 20)

Céline Pina, ex-conseillère régionale (PS) d’Ile-de-France, animatrice de Viv(r)e la République. 4 juin 2020

[Les articles de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"[…] Les principales difficultés des jeunes vivant dans des quartiers difficiles sont liées à un niveau d’études en moyenne très médiocre, à des problèmes de comportement et surtout à l’incapacité à accepter l’autorité et les règles. […]

Cette logique de victimisation est renforcée par les liens que le mouvement décolonial a tissé avec les mouvements de gauche (NPA, une partie de la LFI, une partie du PC, du PS) et qui aboutissent à ce que les références à la lutte des classes soient en train de disparaître, faute de combattants, au profit de la « guerre des races ». Une guerre sans issue puisqu’elle essentialise en fonction de la couleur de peau. Reste encore à trouver un symbole pour radicaliser et faire basculer des individus dans le communautarisme et le séparatisme. Voilà pourquoi ces gens sont en quête de leur affaire Dreyfus, celle qui leur permettra d’intenter un procès retentissant à l’État et à la société. Le but est de remettre en cause le modèle culturel français en arguant de son échec et de proposer un nouveau modèle multiculturaliste. Transformer un fait divers en crime politique, pour augmenter son emprise sur sa communauté d’origine, faire chanter le gouvernement ou le pouvoir local, gagner en influence et en impunité est devenu une habitude. […]

Peu de personnes ont l’air vraiment soucieuse de savoir ce qui est vraiment arrivé à Adama Traoré et cela fait bien longtemps que les associations mobilisées sur cette histoire ont rompu avec toute quête de vérité. Aujourd’hui la question est politique, il faut faire valider la thèse de la violence policière, faire croire qu’en France aussi les vies des Noirs ne comptent pas et faire monter d’un cran le ressentiment. […]

Le comité Adama se caractérise au fil du temps par un discours politique de plus en plus victimaire et séparatiste et par un flirt de plus en plus assumé avec les islamistes. […]

On a pu constater hier, devant le Palais de justice que, si le gouvernement ne se gêne pas pour frapper les Gilets jaunes et armer la police de LBD et de grenades de désencerclement ; face à la violence des quartiers, il baisse les yeux et laisse faire. S’il y a bien deux poids, deux mesures, il est en faveur des voyous, pas des travailleurs pauvres, il est ethnique et pas social. Et quand le pouvoir n’a pas de mots assez durs pour ostraciser les gilets jaunes, il se montre soumis face aux exactions et aux émeutes pour peu que soit brandi le prétexte de l’antiracisme. Le problème c’est que cela se voit et que ce qui amène les classes populaires vers le vote RN, ce n’est pas l’adhésion à un fantasme d’ordre pour l’ordre, mais cette lâcheté d’un État qui n’a pas de ligne et se montre dur avec les petits et faible avec les caïds. […]

Autre point, en France, déjà en 2010, plus d’un policier sur dix était d’origine étrangère. Quand on les interroge, ils disent se sentir plutôt bien au sein de l’institution. En revanche, ils sont victimes de provocations et d’agressions par ceux qui estiment qu’ils appartiennent à leur communauté. Les policiers noirs sont appelés des Bounty, « noirs à l’extérieur, blancs à l’intérieur », il leur est reproché d’être des traîtres parce qu’ils servent la France.

Nous venons juste d’en avoir un exemple lors de la manifestation du comité Adama devant le Palais de justice, ce 2 juin 2020 , on y voit plusieurs manifestants huer aux cris de « vendu » un CRS noir et une femme l’apostropher avec véhémence en lui disant qu’il devrait avoir honte, parce qu’il est noir et qu’il n’est pas du bon côté. Le tout au nom de l’antiracisme. […]"

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